La pluie était comme un hachoir pour cet homme-là. Il était là, étendu sur le sol, esquivé par les passants, il n'était l'homme qu'il fallait côtoyer. Son corps entier le brûlait tantôt qu'il souffrait d'une étrange brume en son esprit perdu. La faim, la fatigue, le froid, tant d'émotions qu'il ressentait, incapable de résister contre elles, il se perdait, s'endormait peut à peut, prêt à rejoindre Morphée... Que dis-je... Il était déjà face au Cerbère, attendant qu'Hadès l'accepte dans son royaume.  La pluie finie par se stopper au dessus de la tête, il ne comprenait pas pourquoi, il redressa son unique œil, celui qui n'était pas caché par le masque noir, ce masque de guerre, à gaz. Il comprit peu à peu la raison, ce soulagement, cette chance qui venait à lui, cet humain qui lui tendait la main.

Des jours ont passés, mais l'homme au masque n'avait toujours pas prononcé un mot. Il était réfugié dans ce petit appartement, regardant à la fenêtre chaque jour sans réellement savoir ce qu'il fixait. La personne qui, ce jour-là l'avait aidé, était devenue une amie bien plus proche qu'il ne le pensait. Elle s'inquiétait pour lui, lui apportant à manger, le lavant, le bordant, elle souhaitait qu'un jour il parle, retire son masque et souris. Encore aujourd'hui elle vint déposer le plateau de nourriture, souriante, espérant donner du courage à cet homme aux cheveux ébènes.

Alice: « Tiens! Aujourd'hui ce sera des pattes, je suis désolée, je n'ai pas beaucoup de moyens en ce moment... Bon je te laisse ça ici, mange bien! Je repasserais pour changer tes bandages! »

La jeune damoiselle s'apprêtait à partir de la pièce, douce, souriante, mais une voix, une voix qu'elle n'avait jamais pu entendre auparavant vint l'arrêter.

???: « Alice... Merci... Pour tout... Mais je vais partir... Je ne veux pas te déranger plus... »

Alice vint se retourner vers son invité, inquiète visiblement, serrant ses mains comme toute bonne religieuse qu'elle est, elle vint lui sourire.

Alice: « Tu ne me déranges pas! »

???: « Tant que je serais ici... Tu seras en danger... »

Dit-il tout en se levant.

Alice: « Attend... Dis-moi ton nom, que je puisse t'appeler quand je te reverrais... »

L'homme hésita mais tourna sa tête contre la fenêtre, Alice soupira et partir de la pièce, elle avait comprit qu'il ne lui dirait pas. Celle-ci revint une heure plus tard, avec des bandages, il n'y avait plus rien dans la pièce, la fenêtre était ouverte, des plumes noires sur le rebord, tout ce qu'elle pouvait voir était un petit mot, posé sous le plateau vide de nourriture. Elle le lit, souriante avant de poser le mot contre son cœur, ayant l'espoir pour lui.